J'aime le débat et c'est l'une de mes motivations profondes pour bloguer. Mon post Pro-Sarkozy d'hier, suite au post anti-Sarkozy de Versac, a donné envie à pas mal d'entre vous d'intervenir et
c'est bien. Y'a pas que le Web2 dans la vie.
Les blogs, c'est le café du commerce du XXIe siècle. On s'exprime, on débat, on s'engueule, on n'a pas forcément l'ambition de faire changer l'autre d'avis, mais on prend plaisir à discuter. On
se fait aussi traiter de noms d'oiseau par les sectaires, mais je vous pardonne volontiers, jeunes trolls de gauche. J'ai été suffisamment longtemps au PC pour savoir que votre sectarisme passera
sans doute avec les années.
Mais tout de même, vous pourriez essayer d'argumenter autrement qu'à coups de "salaud de planqué en Suisse, salaud de capitaliste exploiteur, salaud de riche, de quel droit oses-tu parler
politique"?
Je ne vais pas m'excuser d'habiter à Genève. J'y suis venu en 2000, pour des raisons familiales. Je suis arrivé avec pour toute fortune mes actions Kelkoo dont personne n'aurait donné un centime
à l'époque du krach Internet. Et j'ai travaillé dur pour faire de Kelkoo le succès qu'il a été.
Toute ma vie, j'ai travaillé avec passion. J'ai commencé comme indépendant, je n'ai jamais réclamé de "garanties de l'emploi", j'avais des contrats de 3 mois, 1 an... mais j'avais confiance qu'en
travaillant bien je devrais pouvoir les faire renouveler. Ou trouver d'autres clients.
Je n'ai jamais eu pas la moindre envie de me planquer dans une administration, ou d'essayer de vivre aux crochets de la société. J'ai aimé mon travail. Je n'ai jamais compté mes heures. J'ai pris
des risques en créant Kelkoo, Netvibes, Wikio, j'ai gagné (et aussi perdu) de l'argent, créé des centaines d'emplois en France et en Europe, et des services Internet utiles. Cela n'a rien
d'extraordinaire, je ne m'en vante pas. Ca me parait naturel de se prendre en mains et de se battre pour réussir sa vie. En même temps, je peux comprendre que certaines personnes aient
d'autres objectifs dans la vie que le travail et la réussite. Chacun mène sa vie comme il l'entend. A condition de ne pas abuser des autres.
Je sais, tout le monde n'a pas les mêmes chances au départ dans la vie, j'ai eu une bonne éducation, des parents profs, ça m'a certainement aidé. Je suis libéral, mais pas ultra. Il faut réguler
la société, aider les plus défavorisés à trouver leur place, investir dans l'éducation, l'intégration ... c'est le role éminent des systèmes sociaux et de l'Etat. Si j'étais américain, aux
dernières élections j'aurais voté Kerry, pas Bush, et cette fois ce serait probablement Obama.
Entre la situation actuelle de la France, l'un des pays les plus étatisés du monde, et l'ultra-libéralisme débridé, il y a de la marge. C'est la marge qu'explore Sarkozy. Pour la première
fois depuis des décennies, un Président essaye de décoincer la France, comme Tony Blair l'a fait en Grande -Bretagne. Je ne suis pas un inconditionnel de Sarko, son ignorance d'Internet me
hérisse le poil, de même que certaines de ses initiatives comme la "loi FNAC" contre le téléchargement.
Mais l'essentiel c'est qu'avec Sarkozy, la France se secoue, et si elle ne s'épuise pas dans les conflits idéologiques, elle a une chance de sortir de la spirale du déclin.