J'ai participé cet après-midi à mon premier meeting politique depuis longtemps...la dernière fois cela devait être lors d'un meeting de François Mitterrand en ... 1981. Ca ne me rajeunit pas
:-)
J'ai donc accepté de participer à la convention de l'UMP à Paris sur la société de la connaissance, pour essayer de faire passer quelques idées aux politiques, aux cotés de quelques
net-entrepreneurs dont Pierre Kosciusko-Morizet (Price Minister), Loic Le Meur (Sixapart), Tariq Krim (Netvibes) et quelques autres dont François Bourdoncle (Exalead/Quaero) avec qui la
discussion fut un peu vive cf ce qui suit.
Je ne sais pas si nous allons tous voter Sarko, moi en tout cas je suis prêt à défendre les mêmes idées à une réunion du PS si on m'invite...
Pour moi l'enjeu est d'abord de provoquer une prise de conscience des élites politiques et économiques: les emplois de demain se créeront dans les entreprises de demain. Plutôt que de consacrer
autant d'attention et d'efforts à la conservation des entreprises du siècle passé, les politiques devraient avoir pour priorité de favoriser les activités de demain.
J'ai expliqué devant un auditoire clairsemé (un signe: l'Internet n'était pas en séance pleinière...), que précisément, le développement de la Net-économie devrait être une priorité pour le futur
gouvernement de la France.
Aujourd'hui tous les leaders de l'Internet sont américains, si nous voulons que ça change il faut en faire une priorité.
Mais la, attention: si les politiques arrivent à comprendre que l'Internet c'est capital, ils risquent d'avoir recours aux recettes d'hier...il ne s'agit pas de refaire un Plan Calcul (les
milliards dépensés en pure perte pour Bull sont encore en mémoire). Ni de faire un Airbus ou une Ariane de l'Internet,,, cette approche (qui est celle du projet chiraquien Quaero) ne marchera
pas, car les services Internet sont créés par des petites équipes hyper-réactives et non pas par des vieux mammouths tels que Thomson et Thales, principaux bénéficiaires des subsides
publics de Quaero, avec une autre deux startups bien introduites dans les réseaux de pouvoir dont Exalead. Rappelons que tous les leaders américains ont été créés par des étudiants dans un
garage!
Bref, il me semble qu'il faudrait avant tout prendre des mesures pour encourager les startups, je n'ai pas mis au point l'idée du siècle mais ce pourrait être:
- supprimer les charges sociales pour les premiers emplois créés par les startups (est-ce plus idiot que de baisser la TVA dans la restauration?)
- favoriser fiscalement l'investissement dans les startups (on favorise plutôt jusqu'ici l'immobilier)
- inciter les grands groupes notamment de medias à se développer dans l'Internet, y compris en achetant des startups (qui ne seront donc plus condamnées à rejoindre un jour ou l'autre un groupe
américain)
- avoir une fiscalité attractive pour les entreprises et les plus-values, car la concurrence fiscale en Europe est une réalité et si la France n'est pas attractive les entreprises s'installent
ailleurs. (Je viens d'aller en Irlande, j'ai été impressionné de trouver un pays riche et en plein emploi, avant les mesures fiscales incitatives pour attirer les entreprises étrangères, comme
Google, l'Irlande avait 20 % de chomage).
Bref, on peut imaginer pas mal de mesures à prendre pour favoriser la création et le développement de la Net-économie, et créer ainsi des dizaines de milliers d'emplois qualifiés, mais avant
tout, comment faire comprendre aux politiques de tout bord que l'enjeu est important?
Pour l'instant la sphère politico-médiatique est passionnée par la découverte des blogs. C'est déja ça...
Mais quand on compare la place de l'Internet dans le débat politique en France avec celle qu'il occupe aux États-Unis nous avons encore du travail!
Dernière minute: Sarko a axé son discours de clôture sur "éducation, recherche, innovation au service de l'humain" ... Citation:
"Les technologies de l'information ont créé un 6e continent dont nous n'avons absolument pas pris la mesure, par exemple la question du rôle d'un moteur de recherche comme Google"
Constat intéressant, alors est-ce que les Technologies de l'information pourront devenir une priorité nationale?
Raté, Sarko propose pour l'instant de faire une priorité des...biotechnologies!
La suite du discours a surtout été consacré à la recherche et à l'enseignement supérieur, de bonnes idées et
propositions mais ce n'est pas mon sujet ici.