La descente aux enfers de l'action Facebook continue. Introduite à 38 dollars il y a quelques semaines, et montée à 45 dollars tout de suite après l'introduction, elle flirte désormais avec les
20 dollars. La capitalisation boursière de la société, qui avait dépassé 100 milliards de dollars, n'est plus désormais que de 43 milliards.
Le doute s'est emparé des investisseurs. Le nombre d'utilisateurs de Facebook stagne aux US et en Europe, mais surtout les gens vont sur Facebook de plus en plus depuis leur
mobile, et de moins en moins depuis leur ordinateur. Le hic, c'est que la monétisation de Facebook sur smartphone est égale à zéro... je ne vois pas la moindre pub sur mon appli Iphone !
Le challenge de la monétisation de Facebook est en réalité beaucoup plus fondamental.
Facebook a tous les atouts pour devenir une machine de marketing sans précédent, sauf peut-être Google. Google sait tout ce que vous cherchez. Grâce à Chrome, il enregistre toute
votre navigation. Ces informations lui permettent de cibler les publicités qui vous sont destinées, les fameux liens sponsorisés, et d'en tirer un revenu phénoménal.
Facebook pourrait faire aussi bien que Google (valorisé lui plus de 200 milliards). Pourrait ... si Zuckerberg le voulait vraiment. Car le réseau social vous connait sur le
bout des doigts: vous lui avez tout dit sur votre sexe, votre âge, votre situation matrimoniale, votre éducation et votre job. Il connaît vos amis. Tous les jours vous lui expliquez ce
que vous aimez. Ces informations constituent une véritable mine d'informations marketing, une base de données sans équivalent que les plus fous des publicitaires n'auraient jamais imaginé!
Donnez cette base de données à des experts marketing et communication, et vous en faites une machine à cash.
Mais ce n'est pas ce que fait Facebook. En tout cas pas pour le moment.
Les publicités affichées sur ses pages sont peu mises en valeur, de simples liens textes avec une pauvre image. Leur ciblage parait très approximatif si j'en crois ce que je vois sur l'écran. En
supposant que le système fonctionne mieux, Facebook pourrait aussi exporter ses publicités sur d'autres sites Internet et concurrencer Google Adsense ... mais il semble pas en avoir le projet
...
Et si Mark Zuckerberg n'était pas intéressé par la monétisation?
Zuckerberg ne semble pas accorder une très grande importance au chiffre d'affaires. Les puristes d'Internet trouveront ce comportement exemplaire: la satisfaction des utilisateurs doit passer
avant tout, et en particulier avant la génération de revenus.
Mais les actionnaires, eux, peuvent s'en inquièter, d'autant plus que Z s'est débrouillé pour conserver la majorité des droits de vote dans sa société. S'il ne s'intéresse pas à la génération de
revenus, personne ne peut l'y obliger!