En 2007 j'ai accueilli l'élection de Sarkozy avec enthousiasme. Après les années d'immobilisme Chirac je le croyais quand il disait vouloir réformer la France, valoriser le travail, l'entreprise,
...
Hélas, très vite il s'est comporté comme ses prédécesseurs: élu Président de "droite décomplexée", il a commencé par nommer une quarteron de ministres socialistes.
Un navire sans direction
Et pendant 5 ans, il a conduit le navire sans direction, un coup de barre à gauche, un coup à droite, pour finalement décevoir tout le monde.
On cherchera vainement dans son bilan la réforme décisive qui aurait pu remettre la France sur les rails ... La seule réforme d'inspiration libérale qu'on peut mettre à son crédit est la création
du statut d'auto-entrepreneur. Et peut-être la mini-réforme des universités. Quant au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, cette bonne idèe n'a guère généré
d'économies, puisque Sarkozy a redistribué les gains sous forme d'augmentations de salaires.
Sans doute pour faire oublier ces quelques mesures libérales, le Président sortant nous a régulièrement tenu depuis 5 ans un discours digne de Melenchon contre la finance internationale, et a
augmenté comme jamais les impots et les taxes, en particulier sur le capital. Peine perdue, cela ne lui a pas concilié les bonnes grâces de la gauche ....
Certes, Sarkozy a fait preuve de sang froid et de réactivité face à la crise bancaire puis à la crise des dettes souveraines. Mais à quel prix? Il a distribué sans compter l'argent public, non
pas tellement aux banques (elles ont remboursé), mais à toutes sortes de lobbys. Il a acheté de la croissance à crédit en faisant exploser les dépenses publiques au taux record de 57% de la
production nationale, avec pour résultat de porter le deficit de l'Etat et la dette au niveau que l'on sait.
Cet arrosage massif d'argent public (emprunté) a permis quelque temps de faire illusion sur le thème "le modèle social français se défend mieux que les autres" ... Mais le
prix à payer pour cette brève rémission c'est le niveau d'endettement insupportable de l'Etat, et le report de toutes les mesures indispensables qui auraient dues être prises pour rétablir la
compétitivité de la France. Qu'on ne me dise pas "il y a eu la réforme des retraites", c'était vraiment - encore! - une réforme a minima.
L'échec de Sarkozy et l'illusion Hollande
L'échec de Sarkozy à réformer la France ouvre la voie à l'élection de Hollande, qui bien sûr ne fera rien non plus ... À part augmenter un peu plus la dette, les impôts, et même
les charges sociales, pourtant déjà au niveau du record mondial.
Avec Hollande une bonne partie des français aspirent surtout à se mettre la tête dans le sable, pour essayer d'ignorer les changements du monde. Hollande fera du Chirac davantage
que du Mitterrand. Après l'agitation brouillonne de Sarkozy, ce sera le retour au calme plat.
Finalement Hollande, plus que Sarkozy, est à l'image de la France: un pays socialiste. Un pays où l'Etat consomme plus de la moitié de la production nationale, où les charges
sociales coutent plus cher aux entreprises que les salaires nets, est pour moi un pays socialiste.
Et ce pays veut croire que ses difficultés proviennent d'un excès de libéralisme? LOL.
Faisons donc l'expérience avec Hollande! dans quelques mois les illusions seront déjà loin.
(Au premier tour je voterai Bayrou. Abstention au second tour.)