Chaque
nouveau roman d'Haruki Murakami est pour moi un privilège, une fête, un nectar. Et ces temps-ci nous sommes gâtés puisque peu de temps après le fabuleux "Kafka sur le rivage" voici son nouveau
livre: "Le passage de la nuit".
Je viens de m'en délecter en quelques jours, tournant délicatement page après page, relisant deux fois, trois fois certaines phrases et certains paragraphes pour mieux me pénétrer de leur puissance poètique. Le roman se passe dans le temps d'une nuit, à Tokyo, aux frontières de la réalité et du rêve, sombre, onirique, hypnotique.
Extrait:
Une belle fille dort sans discontinuer dans son lit. Ses cheveux noirs et lisses sont déployés sur l'oreiller comme un éventail porteur de sens.Ses lèvres sont délicatement closes. Coeur immergé dans les profondeurs sous-marines. (...) Au rythme de sa respiration, ses épaules esquissent une infime remontée, une infime redescente: comme un bateau déserté, que bercent les douces vagues de l'aube. Rien d'autre ne bouge dans la chambre.
Merci Haruki, merci, merci, ... je vais compter les jours jusqu'à ton prochain roman, à moins que je ne relise les "Chroniques de l'oiseau à ressort" , le roman fondateur, ou même le difficile 'Ballade de l'impossible". Ou plutôt "Au Sud de la frontière, à l'Ouest du soleil" dont Héléna Villovitch dit dans le magazine Elle: "l'heure est enfin venue de porter Murakami en triomphe. Dans ses livres, les événements les plus anodins se chargent de sens, tandis que la beauté et l'amour apparaissent là où on ne s'y attendait pas (...) Une magnifique histoire d'amour et de mort, de souvenir et de rêve."
